Blaise Wilfert-Portal
Le propos de cet article est de montrer que l’histoire culturelle, pensée comme une histoire sociale et transnationale des biens symboliques, peut contribuer de manière décisive à résoudre quelques-unes des apories qui guettent l’historien de l’Europe du XIXe siècle et du début du XXe siècle. S’agit-il, alors, du temps de l’apogée de la nation, ou au contraire du temps de la première mondialisation ? Faut-il placer au premier plan du récit la construction des identités nationales, l’érection des frontières et la cataclysmique conflictualité internationale, ou au contraire l’intensification des circulations des biens et des personnes, la constitution d’une société civile et politique internationale et la convergence croissante des économies et des sociétés euratlantiques ? Une perspective utile pour dépasser ces apories est de montrer, à travers l’étude
de la circulation des biens symboliques, et en prenant l’exemple de la traduction littéraire, comment ces deux histoires traditionnellement opposées s’articulent en réalité étroitement l’une à l’autre, pour proposer une histoire transnationale de l’inter-nationalisation de l’Europe contemporaine.
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